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Véronique DUBOS

MAJ mars 2003

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"S" supplément d'infos

[Oriental black smoke et blanc, Tsara du Soleil Noir]

Pourquoi des taches blanches chez le chat ?

Les pigments mélaniques (*) présents dans le poil sont fabriqués, non par le poil lui même, mais par des cellules spécifiques : les mélanocytes (*). Ceux-ci synthétisent les mélanines (*) puis les transfèrent au poil. La présence de couleur(s) sur la robe du chat nécessite donc en premier lieu l’existence de ces cellules pigmentaires ou mélanocytes.

Chez l’embryon, les cellules pigmentaires colonisent progressivement la peau en partant de ce qui s’appelle la crête neurale et correspond à la ligne de ce qui sera la colonne vertébrale. Petit à petit, à partir de ce point de départ, elles progressent sur les flancs et le thorax avant de descendre le long des pattes.

[Migration des cellules pigmentaires]

Figure 1 : migration des cellules pigmentaires à la surface du fœtus

La présence de l’allèle mutant "S" à la place de "s" interrompt la migration normale des cellules pigmentaires chez l’embryon avant la fin de l’envahissement complet de tout le revêtement cutané. Les mélanocytes n’arrivent pas "aux bouts du chat" et ces zones cutanées restent blanches.

Ce mode d’action rend bien compte de ce qui est observé sur les robes des bicolores :

  • Dans les premiers stades, le chat présente des taches blanches aux extrémités des pattes et du nez (chaussettes et rideau blanc sur la face).
  • Dans les stades suivants, le blanc s’étend aux parties déclives (sous le ventre et le thorax, au niveau de la gorge).
  • Ensuite, le blanc remonte le long des flancs ou, plus exactement, la pigmentation s’arrête de plus en plus précocement, avant de recouvrir les flancs.
  • Les dernières zones pigmentées à disparaître sont les taches sur la tête (casquette) et la ligne du dos.

Naturellement, on rencontre parfois des chats qui veulent se singulariser à tout prix et présentent des taches blanches le long de la colonne vertébrale sur une robe par ailleurs très colorée. Néanmoins, le développement embryologique explique l’immense majorité des robes bicolores.

Pour conclure, la présence de taches blanches ne correspond pas à une couleur au sens strict puisqu’elle traduit une soustraction. Le bicolore peut donc parfaitement se conjuguer avec toutes les autres "vraies" couleurs (gènes B, O), tous les patrons colorés (gènes A, T, C), tous les gènes modificateurs (gènes D, I, Wb)…. C’est ainsi que la reconnaissance du bicolore chez l’Oriental a fait passer le nombre de couleurs possibles de 168 à 339 !

 

[Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur]

 

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Terminologie

(*) : terme défini dans le glossaire

 

"S" par A Brisson ] "S" en dessins ] [ "S" supplement d'info ] "S" quels chatons? ]